Création d’un indice de risque de désindustrialisation

Désindustrialisation : il faut un nouvel outil pour l’anticiper et l’éviter !

La désindustrialisation a frappé la France avec une intensité singulière. Entre 1995 et 2024, la part de l’industrie dans le PIB national s’est effondrée de 17 % à 10 %, marquant un déclin plus brutal que dans les autres grandes économies développées. Le faible rebond de 2024 n’a pas compensé cette chute drastique. En 30 ans, nous avons perdu près de deux millions d’emplois industriels ! Ce recul prolongé a affaibli le pays : il a fragilisé l’économie, creusé les inégalités territoriales, affaibli la cohésion sociale et exposé la France à des dépendances stratégiques de plus en plus dangereuses.

Ce décrochage s’est accompagné d’une érosion des savoir-faire, d’une perte de maîtrise sur les chaînes de valeur, et d’une montée en puissance des services au détriment de la production. Le tissu industriel, pilier de la prospérité et de la puissance économique, a été sacrifié sur l’autel d’une mondialisation mal maîtrisée, d’un impensé stratégique sur la puissance et d’un désarmement productif progressif.

Face à cette réalité, les indicateurs classiques ne suffisent plus à mesurer l’ampleur du phénomène.  Et si le baromètre mis en place par la Direction générale des Entreprises montre des signes de reprise, il est un outil qui constate une évolution, il ne permet pas de l’anticiper.

La course entre désindustrialisation et réindustrialisation ne pourra se gagner que si les entreprises sur le point de fermer ou de se délocaliser sont identifiées en amont et que les parties prenantes (Acteurs économiques Etats, collectivités territoriales, syndicats, etc.) non seulement en soient informées mais décident d’agir. En cas d’hémorragie, il ne suffit pas de faire une perfusion, il faut d’abord arrêter la perte de sang !

C’est pourquoi notre centre a décidé de construire un outil permettant d’anticiper les risques de désindustrialisation.

Cet outil unique et inédit a vocation à devenir une référence pour les services publics, syndicats, industriels, économistes, journalistes et décideurs politiques, en leur fournissant des données concrètes et une grille de lecture multicritère sur les risques de désindustrialisation en France. Il doit aussi être un lanceur d’alerte pour les écosystèmes économiques, les experts et les citoyens concernés !

Cet outil permet un diagnostic sans précédent sur les vulnérabilités industrielles

Pour cette première édition, cet indice des risques de désindustrialisation s’appuie sur 9 critères clés permettant d’évaluer les fragilités des grandes entreprises industrielles en France :

  • Positionnement stratégique
  • Vulnérabilité technologique
  • Politique et réglementation
  • Situation financière
  • Fiscalité et financements publics
  • Structure actionnariale et gouvernance
  • Emploi et compétences
  • Ancrage territorial
  • Image et notoriété

L’analyse porte sur un panel initial de 10 entreprises emblématiques, représentatives des enjeux industriels actuels : Alstom, Arkema, ArcelorMittal, Danone, Renault, Michelin, Sanofi, Seb, Schneider Electric et Valeo.

Prochaine étape : élargissement de l’analyse à la rentrée 2025

Nous avons comme objectif un élargissement du panel en septembre et la création d’un Observatoire des risques de désindustrialisation qui aura pour mission de poursuivre ces analyses.

Cet indice a été conçu par Arnaud de Morgny, notre directeur-adjoint. Il a aussi participé et piloté les études de cas qui ont nécessité le travail d’une équipe de 10 personnes.

 

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