Ce rapport, qui couvre la période de 2019 à 2024, analyse les confrontations informationnelles visant à influencer les perceptions autour du plastique. Ce matériau est devenu une cible privilégiée de discours critiques et de campagnes coordonnées. Ces affrontements impliquent une diversité d’acteurs aux intérêts variés, qu’ils soient industriels, sociaux, institutionnels, scientifiques ou médiatiques.
Les stratégies identifiées incluent :
- le déploiement de multiples outils, tels que rapports, documentaires, bandes dessinées, jeux vidéo et réseaux sociaux, pour influencer et mobiliser l’opinion publique ;
- la propagation et l’amplification des discours critiques par des coalitions ou alliances stratégiques d’acteurs ;
- une influence ciblée sur les cadres législatifs et réglementaires, comme avec la loi AGEC ou le le règlement européen sur les emballages et les déchets d’emballages (PPWR).
Il ressort du rapport que la majorité de ces campagnes diffusent des discours appelant à une réduction drastique de la production de plastique, voire, pour certains, à une « déplastification ». Si, historiquement, ces revendications se fondaient principalement sur la pollution plastique et ses effets environnementaux, ces dernières années, elles mettent de plus en plus en avant des impacts moins visibles, notamment sur la santé humaine avec les microplastiques.
Par ailleurs, une analyse des champs lexicaux, des discours et des sources tend à confirmer un effet de mimétisme discursif, où les mêmes arguments et formulations sont repris par des acteurs variés, indépendamment de la solidité scientifique des affirmations avancées. Les discours sont en outre largement relayés, créant un effet d’amplification par différents acteurs alors même que certaines affirmations reposent sur des bases scientifiques controversées ou encore insuffisamment étayées par la recherche. L’analogie des 5 grammes de microplastiques ingérés par semaine, soit l’équivalent d’une carte de crédit, initialement lancée par WWF et massivement reprise malgré des controverses persistantes, illustre parfaitement ce phénomène.
Enfin, le rapport met en exergue l’asymétrie des affrontements : d’un côté, les campagnes critiques disposent de moyens sophistiqués et d’un fort soutien public grâce notamment aux relais médiatiques, de l’autre, l’industrie plastique européenne reste quasi inerte et ne propose pas vraiment à ce jour de contre-discours. Ce déséquilibre renforce de fait les perceptions négatives du plastique auprès du public et des décideurs.