Présentation
Christian Harbulot cofondateur de l’école de guerre économique (EGE) analyse et déchiffre les conflictualités sur les champs économiques, géo-politiques, sociétaux et informationnels depuis plus de trente ans. Il en a conclu que la guerre économique est l’un des principaux paradigmes de la marche du monde.
Tout en formant de nombreux étudiants, il a tenté d’alerter les décideurs économiques et politiques sur la tectonique sous-jacente d’événements qui sans cela restent sans explication structurante.
Si les résultats des formations furent probants, l’équivalent en années d’une classe d’âge démographique fut formé. Il n’en fut pas de même concernant la prise de conscience de la plupart des décideurs.
C’est pourquoi une nouvelle étape est apparue nécessaire: la formalisation d’un centre de recherche appliquée: à l’étage de la formation devait s’ajouter celui de la recherche et de la rédaction de doctrines.
Ainsi, il créa le CR 451 en janvier 2022- 451 en référence au roman de Ray Bradbury et surtout au point d’auto-inflammation du papier.
Il aura fallu l’élection de D. Trump aux Etats-Unis avec son slogan “America first” et un retour à une forme de protectionnisme, la pandémie de Covid-19, la guerre russe en Ukraine et leurs conséquences (pénuries, augmentation des prix etc.) pour qu’une prise de conscience plus grande se fasse : certains pays pouvaient à la fois être des alliés d’un point de vue militaire, des compétiteurs diplomatiques et des concurrents voire des adversaires économiques. Tous ces événements donnent raison à la grille de lecture du monde que développent depuis tant d’années Christian Harbulot et son école de pensée. La mondialisation n’est pas un long fleuve tranquille. Bien au contraire, elle est secouée par les vents féroces de la concurrence où tous les coups sont permis pour préserver ou prendre un marché. Dans cette guerre économique, les alliés ne sont pas toujours nos meilleurs amis. En témoigne la brutalité avec laquelle les Etats-Unis ont fait perdre à la France le contrat -pourtant déjà signé- des sous-marins commandés par l’Australie.
La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine montrent à quel point les dirigeants européens se sont trompés. Il ne suffit pas d’être un bon élève du libre-échange pour protéger les intérêts de 450 millions d’ Européens et de 68 millions de citoyens Français. Encore faut-il assumer les rapports de force internationaux et avoir une claire idée des menaces qui planent au-dessus du Vieux Continent. Tout cela manquait dans la mécanique institutionnelle bruxelloise, également au sein de l’exécutif français. Reste à présent à combler notre retard stratégique sur nos principaux concurrents dont certains sont très au fait des réalités conflictuelles et qui jouent de la naïveté ou de la faiblesse- parfois volontaire de leurs cibles.
La tâche est urgente et lourde car jamais le monde n’a été aussi complexe. On pensait les Etats ringardisés par la globalisation et les chaînes d’approvisionnement traversant les frontières plus facilement que les hommes. Les voici réhabilités par les nombreuses crises climatiques, sanitaires, financières, économiques et maintenant militaires. Ces crises montrent que la mondialisation libre-échangiste a atteint ses limites et qu’il est temps de construire un nouveau modèle de rapports internationaux. Certains croyaient les marchés libres et non faussés, ils se sont fracassés sur le mur de la réalité géopolitique et des intérêts bien compris. Certes les économies restent interconnectées mais le retour de balancier annonce un monde qui entame une phase de « déglobalisation » et de probable régionalisation transnationale. Jusqu’où ira-t-elle ? Difficile de répondre à cette question, à ce stade. Une chose est sûre, dans un monde dans lequel les tensions s’amplifient, la guerre économique n’ira pas en diminuant.Il nous faut relancer notre capacité de réflexion et d’action afin d’appréhender ce monde qui vient et se préparer aux nombreux défis qu’il nous impose.
D’où la nécessité de créer un centre de recherche sur la guerre économique. Son objectif : adapter en permanence notre compréhension du monde et bâtir les cadres intellectuels adéquats. Qu’est-ce que vraiment la guerre économique dans un monde où l’hyperpuissance n’est plus, où l’Empire du Milieu revendique le pilotage du monde, où la guerre fait son brutal retour sur notre continent, où l’Europe doit se positionner dans la guerre froide technologique que se livrent Pékin et Washington ? Où sont les véritables intérêts de l’Europe ? Quels sont ceux de la France? Que devons-nous protéger en priorité et comment ? Enfin et c’est un sujet majeur: considérant que la somme des puissances des Etats est constante, que faire pour accroître la puissance de notre pays, en particulier par l’économie? Ne pas le faire c’est déjà accepter sa relégation. Voici quelques-unes des questions que le CR451 compte lever et auxquelles il apportera des pistes de réflexions et des réponses pratiques. En effet, notre centre se veut être un centre de recherche appliquée et ainsi analysera des situations concrètes auxquelles il proposera des réponses tout aussi concrètes.
Le cœur de la guerre économique, c’est la guerre de l’information. Dans les conflits d’aujourd’hui et de demain, l’information sera au centre de la bataille. C’est par la guerre de l’information que débutent les batailles économiques, politiques et militaires. Identifier les acteurs d’une polémique, leur relais, leurs discours, comprendre les vecteurs et les instruments mais aussi en analyser et en expliciter les enjeux. Tels sont les axes des recherches sur les luttes informationnelles. L’armée française commence à le comprendre car sa nouvelle doctrine propose de gagner la guerre avant la guerre. Du Sun Tzu dans le texte, qu’il faudra adapter à notre époque saturée par les réseaux sociaux.
Il n’est donc plus possible d’étudier de manière séparée les relations internationales, l’économie, la politique, les débats sociétaux, la technologie, les domaines militaires et cognitifs : il faut unir toutes ces thématiques pour pouvoir créer un domaine d’étude dont l’objet central serait les problématiques informationnelles de puissance et les nouvelles formes de guerre économique.
Le Centre de recherche 451 a vocation à développer ce domaine d’étude et assurer la diffusion des connaissances. Les activités de centre porteront sur les axes suivants :
Par ce positionnement, l’ambition du centre de recherche est de proposer des réponses, construites avec les acteurs institutionnels et économiques.