Chine – Vietnam : la difficile émancipation « Bằng mặt không bằng lòng »

Juil 16, 2024

Sources : Vietnam News Agency/BBC (https://www.bbc.com/vietnamese/articles/cyxvywdgpgro)

« Bằng mặt không bằng lòng» [1]

 Note de l’auteur

L’objectif de cet (long) article, dont l’écriture a débuté à la fin de l’année 2023, est de présenter la « vision » que les autorités vietnamiennes se font de la relation actuelle Vietnam – Chine.

Cette approche, s’appuie sur une exploitation des sources ouvertes disponibles au Vietnam afin de donner au lecteur la perception qu’ont les autorités de ce pays sur cette relation.

L’article n’a donc pas pour but de produire un bilan analytique de la situation mais plutôt de décrire le cheminement de la pensée vietnamienne face à la nature de cette relation.

En préambule, l’auteur propose un « résumé analytique » comme ligne directrice de sa compréhension de la relation.

L’article ensuite engage le lecteur à entrer dans la perception vietnamienne, notamment pour la partie 1 et 3. La partie 2 s’appuyant sur des données plus tangibles.

En effet, cet article vise principalement à présenter la place du narratif vietnamien face à la Chine.

A terme, une fois de cadre des « perceptions » posé, une série d’articles plus analytiques pourraient être proposés. Notamment sur la mesure de l’écart entre la perception vietnamienne et la perception chinoise en pendant.

Sachant que la méthode d’approche devra être différente et davantage s’appuyer plus sur des questionnaires tant au Vietnam qu’en Chine pour avoir une approche plus fine et plus en accord avec la réalité.

Résumé analytique

Ces derniers mois furent l’objet d’un ballet diplomatique intense entre le Vietnam et la Chine ; le Vietnam et les Etats-Unis ; le Vietnam et le Japon, le Vietnam et la Russie…

Les nombreux échanges qui se sont déroulés ces derniers mois entre officiels chinois et vietnamiens sont un indicateur de la densité des relations et des liens forts qui existent entre ces deux pays.

Certes le Vietnam (au même titre que d’autres pays de l’Asean) entre dans la zone d’intérêt géostratégique, politique, économique de la Chine. Cependant il revêt une importance particulière en raison de sa proximité géographique, culturelle, sociale, politique avec son grand voisin et tout cela dans un rapport de puissance asymétrique. Ceci fait que le Vietnam reste très sensible à la direction que prend la Chine et requiert de sa part une parfaite connaissance des objectifs et des stratégies d’avancée chinois en Asie afin de pouvoir les anticiper et de voir comment trouver au mieux son équilibre dans ce contexte.

Cette progression chinoise, outre la conquête de territoires en Mer de Chine se fait de manière hybride, à savoir sur d’autres « échiquiers », à savoir l’économie, la culture, l’influence… Sur lesquels le Vietnam tente de contrebalancer cette avancée par des accords avec d’autres puissance régionales ou internationales.

Paradoxalement, cette proximité du Vietnam avec la Chine rend la tâche « d’émancipation » plus compliquée à gérer pour les autorités vietnamiennes qui doivent arriver à trouver un chemin singulier pour manifester leur volonté d’autonomie sans brusquer son puissant voisin qui peut lui faire ombrage. Ceci se traduit (outre le fait de bien maîtriser la connaissance de la politique chinoise) par l’adoption d’une approche théorisée et ouverte de la « diplomatie du Bambou » visant à faire comprendre que même si les « rhizomes » peuvent être communs les « branches et les feuilles » peuvent, elles, s’émanciper grâce à l’apport d’autres partenaires régionaux et internationaux sans que cela ne remette en cause de manière frontale la dissociation des racines communes réelles ou supposées.

Mais pour arriver à cette politique d’équilibre il est nécessaire que le Vietnam développe une meilleure gestion de ses capteurs à l’étranger afin de bien identifier les principaux courants afin de s’y adapter. Cette nouvelle exigence pourrait également conduire le Vietnam à vouloir mettre en place une forme de stratégie d’influence, via entre-autres sa diplomatie culturelle et la communauté des Vietnamiens d’outre-mer afin de développer son image et de mettre en avant son caractère « singulier ».

Note méthodologique

Une grande partie (voire la totalité) de cet article s’appuie sur des textes en langue vietnamienne extraits des sources officielles des autorités politiques de ce pays. L’objectif étant de donner la vision de cette relation sino – vietnamienne à travers le prisme des autorités vietnamiennes.

Le parti pris de l’auteur est de traduire au mieux possible cette approche qui se manifeste par une longueur (voire « lourdeur ») des développements tout comme une traduction des termes et des expressions (souvent placées en guillemets) qui peuvent donner l’impression d’une approche « discursive » plus qu’analytique du discours des autorités[2]. Pourtant connaître l’interprétation que se font les autorités vietnamiens des concepts chinois afin de mieux l’appréhender, fait partie de l’objectif de cet article.

La poursuite, à terme, de cette étude devra prendre en miroir la vision chinoise de la réaction des autorités vietnamiennes à ce discours.

Introduction

La nature des relations entre la Chine et le Vietnam reste difficile à appréhender en raison de la multiplicité et de l’imbrication des « échiquiers » (historiques, linguistiques, culturels, politiques, militaires, économiques, stratégique) sur lesquels elles se jouent.

Les revues de littérature montrent qu’il existe peu de travaux présentant une approche se voulant globale. Certes, il existe de nombreux articles traitant des relations Chine – Vietnam, chacun sur des domaines spécifiques, notamment sur les différends frontaliers et les conflits armés, mais guère d’articles synthétiques traitant différents champs d’application. Et certains domaines de la relation, comme le domaine économique, restent des sujets « sensibles » au Vietnam[3].

Fort de ce premier constat, par où commencer, quelle grille de lecture adopter?

Un constat « physique » d’abord, le Vietnam partage une longue frontière avec la Chine (1 449,5 km), un pays 28,6 fois plus grand que lui en superficie, 15,2 fois en population, 35,7 en PIB, 2,3 fois en PIB par habitant et 17,9 fois en termes d’exportations.

Cette situation fait que le Vietnam se doit de bien connaître et intégrer la vision de la stratégie du développement de son voisin du Nord, afin de pouvoir se positionner en fonction de celle-ci en tentant de ne pas en rester prisonnier. Partant de ce premier constat nous prendrons le parti dans cet article de présenter le regard que les autorités vietnamiennes portent sur ces relations, à travers la présentation et l’analyse de sources vietnamiennes afin de comprendre comment celles-ci appréhendent cette ancienne relation de proximité géographique et d’asymétrie de puissance[4] qui fait que le « Vietnam tend à être extrêmement sensible aux actions chinoises, alors que la Chine tend à être plutôt indifférente à l’égard du Vietnam »,

Une des réponses est le fait que le Vietnam tend à diversifier (voire « noyer ») les champs (domaines) sur lesquels s’applique cette relation « conflictualités/coopérations ». Ces champs multiples et la priorité du « domaine » choisi peut changer en fonction de nombreux paramètres internes ou externes vietnamiens. Nous nous attacherons à considérer les différents champs, géostratégique et géoéconomique.

Enfin, afin de pouvoir « peser »  sur son voisin septentrional, qui partage le même système politique que lui, le Vietnam n’hésite pas, non plus, à s’appuyer de manière « opportuniste » sur des acteurs  étrangers pouvant soutenir de façon ponctuelle (ou plus marquée) ses intérêts face à la Chine. Avec pour le Vietnam le risque d’être laissé pour compte dans le cas où les deux puissances (américaines et chinoise) souhaiteraient négocier directement, souvent de Parti à Parti. Cette approche tend à être théorisée dans ce que les autorités vietnamiennes définissent comme la « diplomatie du Bambou[5] », qui structure l’approche vietnamienne à l’international et a pour but de permettre aux autorités vietnamiennes de gérer au mieux les relations « fluctuantes » entre aujourd’hui les Etats-Unis et la Chine. Une « ligne de crête » d’autant plus difficile à tenir pour le Vietnam qui semble rencontrer des difficultés à s’extraire d’une vision « obsessionnelle » de la Chine et que son système politique, semblable à celui de son voisin, le contraint plus que ne le libère.

Pour essayer de se détacher de son lien avec la Chine, le Vietnam tente de diversifier ses relations en cherchant des appuis extérieurs comme il l’a toujours fait par le passé afin de trouver un équilibre. Mais il se fait immédiatement rappeler à l’ordre par la Chine. Ainsi, quelques jours seulement après que l’administration Biden a indiqué que le Président américain allait faire une visite au Vietnam dans le but de « rehausser le partenariat stratégique à hauteur de « global[6] », la Chine par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères a rappelé au Vietnam que celui-ci se devait de « maintenir fermement l’idéologie Communiste[7] ». Et pour montrer l’importance de cette assertion, les autorités chinoises renforçaient la militarisation de l’îlot de Tri Tôn.

Dans la même veine, quelques heures après la visite au Japon du Président de la République du Vietnam, M. Võ Văn Thưởng[8] durant laquelle le Vietnam a rehaussé le Partenariat Stratégique Intégral avec ce pays, le ministre des Affaires étrangère chinois Wang Yi arrivait à Hanoi pour préparer la prochaine visite du président Xi Jinping au Vietnam. A l’occasion de cette visite, le Président vietnamien, Võ Văn Thưởng a indiqué que « Le Parti, l’État et le peuple du Vietnam considèrent toujours les relations avec la Chine comme un choix stratégique et une priorité absolue dans la politique étrangère globale d’indépendance, d’autonomie, de multilatéralisation et de diversification du Vietnam[9] ».

  1. Les éléments structurants des intentions chinoises :

La Chine a commencé à changer de regard sur la zone Asie à partir des années 1990, la considérant comme une zone stratégique pour elle qui souhaitait s’étendre au-delà de ses frontières continentales. Afin de pouvoir mettre en œuvre son projet, la Chine se devait de régler le différend cambodgien avec le Vietnam[10], pays avec lequel elle entretient des relations diplomatiques depuis janvier 1950[11].

Des pourparlers eurent lieu, entre autres, en septembre 1990[12] lors de la Conférence de Chengdu durant laquelle les représentants des deux partis communistes chinois et vietnamiens ont cherché un compromis qui conduira finalement à la « normalisation » des relations entre les deux pays en novembre 1991[13]. Puis, la Chine fut le premier pays à signer avec le Vietnam un Partenariat Stratégique Intégral en mai 2008. Ensuite, après le XVIIIe Congrès du Parti Communiste Chinois (PCC) (2012), la Chine a poursuivi l’intensification de sa politique régionale, notamment avec ses proches voisins qui sont devenus des partenaires privilégiés pour la réalisation du « rêve chinois » et la mise en place de l’initiative « une ceinture, une route »  (Belt and Road)permettant à la Chine d’utiliser tous les outils (politiques, économiques, diplomatiques) pour influencer ses voisins, notamment le Vietnam, même si le modèle économique chinois reste difficile à « répliquer » au Vietnam et que les deux pays ont un différend important aux sujets des îlots de la Mer de l’Est.[14]

  1. Les grandes lignes du cadre stratégique chinois en Asie Pacifique[15]

Plus de 100 ans après la création du Parti Communiste Chinois (1921) et plus de 75 ans après l’établissement de la République Populaire de Chine (1949), l’objectif stratégique de la Chine reste inchangé : devenir la première puissance qui dirige le monde. Après le XVIIIe Congrès du PCC (2012), la Chine est devenue la deuxième économie mondiale (après les Etats-Unis) en termes de PIB (2100 milliards de dollars). La Chine défend l’argument de la « Grande Renaissance de la Nation Chinoise », l’élaboration du « rêve chinois » qui s’appuie sur deux éléments avec « Deux objectifs des centenaires » :

– Le 100ème anniversaire de la création du Parti (1921-2021) avec pour objectif l’édification d’une société de « moyenne aisance » (sortie de la pauvreté, avec la mise en place d’une classe moyenne).

– Les 100 ans de la création de la République Populaire de Chine (1949-2049) permettant la création d’une Chine Socialiste modernisée, civilisée, démocratique, forte et harmonieuse

Après le XIXe Congrès du PCC (2017), la Chine a ajouté un troisième objectif, celui de faire de la Chine une puissance en Asie Pacifique.

Cette stratégie de la Chine dans la région est clairement explicitée dans le livre blanc publié en janvier 2017 et intitulé « Politiques chinoises en matière de coopération en matière de sécurité dans la région Asie-Pacifique »[16]  Ce document précise les politiques et les positions de la Chine sur la coopération en matière de sécurité dans la région Asie-Pacifique ; la vision de sécurité de la Chine pour la région Asie-Pacifique ; les relations de la Chine avec d’autres grands pays de la région Asie-Pacifique ; les positions et points de vue de la Chine sur les questions « brûlantes » régionales ; la participation de la Chine aux principaux mécanismes multilatéraux dans la région Asie-Pacifique ; la participation de la Chine à la coopération régionale en matière de sécurité non traditionnelle

En résumé, la Chine va privilégier le puissant levier économique pour renforcer sa présence sur la zone et ne partagera avec aucun autre pays son rôle de leader sur cette région. Et au service de cette ambition, la Chine déploie la « Belt and Road initiative ».

Parallèlement à cette initiative, la Chine développe une « Diplomatie d’un Grand Pays », une stratégie de « diplomatie de voisinage [17]», pour élaborer une « Communauté de Destin de l’Humanité[18] » (comprenant la communauté Chine-ASEAN, Chine – Mékong..), une « Communauté de Destin Asiatique (en 2014 la Chine a fait part de son point de vue sur la « nouvelle sécurité asiatique[19] » visant à affirmer son rôle de leadership dans le système de sécurité régional). C’est la base de l’ajustement de la pensée stratégique de sécurité de la Chine, selon laquelle la Chine préconise que « les affaires de l’Asie seront gérées par les Asiatiques », en contradiction avec les déclarations précédentes qui indiquaient que « le Pacifique est suffisamment grand pour accueillir à la fois la Chine et les États-Unis[20] ».

Par ailleurs, la Chine s’est ralliée à des initiatives comme le Regional Comprehensive Economic Partnership (RCEP, qui comprend  les 10 pays de l’ASEAN (initiateur du projet) et 5 pays : la Chine,  le Japon, la Corée, l’Australie, et la Nouvelle-Zélande). Elle a en outre proposé la mise en place d’une zone de libre échanges en Asie-Pacifique, avec les 21 pays membres de l’APEC, créé la Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures (BAII)  et poussé l’internationalisation du Renminbi[21][22], notamment au niveau de la zone Asie du Sud-Est « en raison de sa proximité géographique, économique et politique avec Pékin, faisant de la zone un témoin privilégié de la stratégie d’expansion monétaire chinoise »[23].

  1. La perception vietnamienne du rôle du Vietnam dans la stratégie actuelle de la Chine

Une relation ancienne et complexe

Selon le politologue Vũ Hồng Lâm[24] « Les relations sino-vietnamiennes sont l’une des plus anciennes relations géopolitiques du monde à ce jour, lorsque que l’on se réfère aux ‘relations géopolitiques’ qui englobent une relation qui va au-delà de la relation existante ‘entre les deux pays’. En effet, au cours de ses presque vingt-deux siècles d’histoire, la relation entre le Vietnam et la Chine ne s’est pas toujours catégorisée comme une relation entre deux ‘états souverains’, au sens où nous l’entendons actuellement. La relation ‘Vietnam-Chine’ doit plutôt être considérée comme une relation entre les deux ‘entités géopolitiques’ ».

Durant sa période de « construction et de défense du pays[25] », le Vietnam a toujours eu à faire face à l’expansionnisme Chinois. Il fut envahi et colonisé par son voisin du Nord pendant 10 siècles, à partir de 179 avant JC. La citadelle de Cổ Loa tombant face à Triệu Đà, l’État d’Âu Lạc entra dans une période de domination du Nord qui dura 1 000 ans, de 179 avant JC à 938 après JC.

Pendant 1 000 ans d’invasion et expansionnisme chinois les Vietnamiens ont cependant réussi à maintenir une forte vitalité de la culture nationale vietnamienne. La Chine a toujours eu du mal à assimiler cette « marche du Sud », la sinisation forcée n’ayant pas réussi à atteindre le noyau culturel populaire qui est toujours fortement empreint de la culture vietnamienne originelle, avec des caractéristiques et des manières vietnamiennes. Du point de vue vietnamien, l’expansionnisme et l’hégémonie chinois ont toujours débouché sur des guerres d’agression, pour imposer leur domination et annexer les territoires du Vietnam. Pour les Vietnamiens, cette lutte contre l’invasion du Nord constitue l’ADN, le thème principal de l’histoire vietnamienne. Le peuple vietnamien a toujours su résister héroïquement, avec ténacité, avec persistance et longtemps à tous les complots d’invasion et d’expansion des envahisseurs chinois et a toujours affirmé le statut d’indépendance et d’autosuffisance de la nation.

Le positionnement du Vietnam dans la stratégie mondiale et régionale de la Chine

Selon les autorités vietnamiennes, le Vietnam joue un rôle géostratégique extrêmement important dans la stratégie mondiale et régionale chinoise.

En effet, le Vietnam a des frontières terrestre et maritime communes avec la Chine. Parmi les trois pays qui partagent une frontière avec le Vietnam (Chine, Laos, Cambodge), la Chine est celui qui représente le plus de difficultés. La Chine est le seul voisin qui a attaqué la capitale vietnamienne à de nombreuses reprises dans l’histoire. Selon les autorités vietnamiennes, la Chine représente une menace pour le Vietnam pour deux raisons : sa proximité géographique et son asymétrie de puissance. Comme le Vietnam appartient à l’Asie du Sud Est et qu’il représente l’unique voie méridionale pour la Chine en raison, à la fois, d’une continuité terrestre et maritime, il représente donc un point d’appui de choix pour la Chine dans sa progression vers le Sud.

En effet, bien que le Vietnam reste un petit pays d’Asie du Sud-est, le territoire reste étendu, le long de la mer de l’Est. En regardant la carte, on peut voir que le Vietnam est le seul pays d’Asie du Sud-est qui a un passage terrestre vers le continent asiatique et en même temps une ouverture sur la mer de l’Est. C’est aussi le pays qui détient le plus d’îlots revendiqués dans les îles Spratleys. De plus, le port de Cam Ranh à Nha Trang est l’un des ports en eaux profondes de premier rang mondial, et très apprécié par la marine de différents pays qui y font escale En d’autres termes, le port de Cam Ranh en fait une base idéale pour les forces maritimes souhaitant opérer un contrôle sur la mer de l’Est.

Le Vietnam, pays riche en ressources, avec la troisième population de l’ASEAN, doté d’une armée de premier rang en Asie, et disposant d’une position géostratégique de premier ordre, peut être considéré comme une force d’opposition à la marche vers le Sud de la Chine par voie terrestre et maritime. C’est la raison pour laquelle, selon le point de vue vietnamien, la Chine tend toujours à considérer le Vietnam comme un adversaire à maîtriser.

Le Vietnam est donc fortement impacté par les réajustements de la stratégie globale et régionale de la Chine : il est par nature un maillon important dans la stratégie de maillage des infrastructures entre la Chine et les pays de l’Asean.

Depuis la crise asiatique de 1997-1998, la Chine a rapidement déployé son offensive de charme en direction des pays d’Asie du Sud Est afin qu’ils deviennent une zone d’influence importante. Ce pays a été le premier à mettre en place des accords de libre-échange et à promouvoir le développement des modèles coopératifs du type ASEAN+1, ASEAN+N. La Chine a également déployé le projet « Un axe, deux ailes[26] » avec les pays de l’Asie du Sud-est.

Le Vietnam est impliqué dans toutes ces initiatives, voire pris en étau. Ces programmes indiquent clairement que le Vietnam constitue un jalon clé dans la stratégie régionale chinoise pour l’aider à progresser vers le Sud et étendre son influence sur la région Sud-est-asiatique. Avec le nouveau positionnement et la nouvelle force de la Chine, le Vietnam et la région d’Asie du Sud-est sont devenues encore plus importante aux yeux de la Chine, notamment dans sa stratégie d’influence pour contrer la politique Indopacifique américaine

Ce que la Chine cherche à faire avec le Vietnam et les pays d’Asie du Sud Est, c’est continuer à maintenir, renforcer son proche environnement dans un esprit de paix, de stabilité lui permettant de se concentrer sur son développement économique, et atteindre les 3 objectifs politiques précités 2020, 2035, 2049; saper, affaiblir les alliances américaines dans la région ; dans le même temps empêcher la mise en place de coalitions, d’alliances pouvant former un bloc anti-Chine[27]; établir une position internationale forte, mettre en place un nouvel ordre économique et politique chinois en remplacement de l’ordre ancien américain et occidental ; prouver (démontrer) que la Chine sous la direction du Parti Communiste Chinois peut être considérée comme modèle type pour les pays en développement, en remplacement du modèle développement démocratique américain et occidental et proposer ainsi un modèle alternatif décrit sous le terme « consensus de Pékin » en lieu et place du « consensus de Washington »[28].

Le Vietnam figure spécifiquement sur l’un des six principaux couloirs économique de la BRI, soit celui qui relie la Chine et la péninsule indochinoise[29]. Si l’on examine la position du Vietnam par rapport à la Chine-ASEAN on s’aperçoit que la stratégie « Un axe, deux ailes » vise à accroître l’impact de la Chine en Asie du Sud-est, approche également connue sous le nom de stratégie des 3 M : la coopération économique continentale (Mainland), la coopération économique maritime (Maritime), la coopération économique de la zone Mékong. Les programmes régionaux d’interconnexion entre la Chine et l’ASEAN permettent de voir comment la Chine utilise donc le Vietnam comme porte d’accès pour se diriger vers le Sud.

Par ailleurs, après que la Chine a développé la stratégie BRI avec les deux principales routes maritimes en parallèle avec les 5 lignes et 6 couloirs économiques terrestres, l’ASEAN est passée d’une position centrale dans la coopération économique régionale à une position décentrée et plus modeste dans la politique de grande interconnectivité au niveau de la totalité de la zone Asie et du monde. Par ailleurs, la position du Vietnam dans le cadre de la stratégie chinoise du déplacement vers le Sud reste également floue. Sur ces routes, les pays de l’Asie du Sud-est qui semblent occuper un rôle important sont le Myanmar (le couloir BCIM, qui est une voie pour la Chine de descendre vers le Sud-ouest dans l’océan Indien), la Thaïlande (par l’Isthme de Kra[30]) et l’Indonésie (le pays insulaire de la mer de Chine, verrou vers le Pacifique).

En ce qui concerne le Vietnam, la « Stratégie de sécurité nationale » adoptée par le Politburo du PCC le 23 janvier 2015, indique que sur ce pays, la Chine considère le Japon et les Etats-Unis comme des concurrents directs[31]. Concernant les pays de l’ASEAN, le Vietnam comme les Philippines, bien qu’ils ne soient pas considérés comme des concurrents, sont tout de même perçus par la Chine comme ayant la possibilité de coopérer avec d’autres pays pour constituer une alliance contre la Chine. C’est la raison pour laquelle, la Chine continue de revendiquer et d’affirmer sa souveraineté plus durement à l’égard de ces deux pays.

Cependant, la Chine a aussi toujours comme objectif de maintenir une bonne relation avec le Vietnam afin de l’empêcher de « tomber » dans les mains des États-Unis. Dans le même temps, la Chine tente d’isoler les Philippines, afin d’éviter que le Vietnam soutienne ou collabore avec les Philippines intégrant ainsi le bloc États-Unis – Japon – Philippines – Vietnam qui pourrait faire naître une alliance visant à combattre la Chine[32]. Tout rapprochement que le Vietnam entreprend avec les Etats-Unis et le Japon étant des signaux clairs envoyés à la Chine.

La politique de la Chine vis-à-vis du Vietnam sera faite d’équilibre, d’implication, de contrôle, d’attractivité. L’objectif de la relation est de faire en sorte de ne pas trop renforcer le Vietnam, et de le garder dans sa zone de contrôle, mais aussi d’éviter qu’il devienne insatisfait ce qui le pousserait à chercher des liens avec des pays pouvant contrer la Chine. Cela se fait également grâce à la proximité des systèmes politiques chinois et vietnamien qui sont les deux derniers grands pays à disposer d’un système communiste qui malgré les « hauts et les bas » alimente une certaine « proximité » affichée dans des moments critiques[33].

  1. Ce que l’on connaît de l’état de l’avancée Chinoise au Vietnam, notamment dans le domaine économique et dans les infrastructures critiques au Vietnam

    1. Le constat des relations économiques et sociales

Les relations économiques et sociales entre le Vietnam et la Chine, si proches politiquement et culturellement, forment aussi un « échiquier » privilégié de la conflictualité/coopération existantes entre ces deux pays. La volonté chinoise d’avancer vers l’ASEAN en s’appuyant sur le Vietnam se traduit par une avancée économique dans ce pays qui essaie d’en tirer les avantages mais aussi de contrebalancer cette emprise croissante en recourant aux coopérations économiques avec d’autres pays de la région (Corée, Japon) et au-delà (Etats-Unis, Union Européenne). Le but de cette section est de mieux cerner les vecteurs de présence économique chinoise au Vietnam.

Les échanges commerciaux entre le Vietnam et la Chine ont été multipliés par 60 entre 2000 et 2022. La Chine est devenue le premier partenaire commercial du Vietnam en 2010[34] et, depuis 2018, le Vietnam a surpassé la Malaisie, devenant ainsi le plus grand partenaire commercial de la Chine en Asie du Sud-est[35]. Outre ces relations commerciales, les deux pays sont liés par des investissements, principalement chinois au Vietnam. Ce dernier est devenu progressivement une plateforme de façonnage d’intrants provenant de Chine, une situation d’autant plus « confortable » que la Chine offre des crédits d’aide à l’importation aux entreprises vietnamiennes. Le revers de la médaille est que la puissance commerciale chinoise écrase le Vietnam et contraint le développement des entreprises vietnamiennes.

Ces relations restent toutefois difficilement « analysables » pour les raisons suivantes.

Tout d’abord, du fait du commerce frontalier qui alimente les provinces septentrionales, relativement pauvres, du Vietnam. Les autorités des deux pays acceptaient des échanges « non officiels » de marchandises sur les 1 000 kilomètres de frontières terrestres, et ce malgré la construction d’un mur électrifié sur une partie de la frontière[36] visant à « limiter les trafics humains » selon les autorités chinoises. A noter également que dans les années 90, ce commerce non officiel de marchandises fut un moyen pour les autorités vietnamiennes de maîtriser l’inflation dans le cadre d’ouverture du Vietnam et de donner accès à des produits que le Vietnam ne produisait pas.

Ensuite en raison des « remontées statistiques » qui souvent varient en fonction des institutions des deux pays. Par exemple, selon les chiffres rapportés par le Département Général des Statistiques du Vietnam, « en 2022 le montant du commerce bilatéral Vietnam-Chine atteint 175,56 milliards de dollars (en hausse de 5,47%), avec des exportations vietnamiennes à 57,7 milliards de dollars (en hausse de 3,18%), et des importations à 117,86 milliards de dollars (en hausse de 6,63%) ; le déficit commercial s’est élevé à 60,17 milliards de dollars (en hausse de 10,18%). Alors que dans le même temps « selon les données chinoises », le montant total du commerce entre les deux pays s’élève à 234,9 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 2,1% par rapport à 2021, avec 87,9 milliards de dollars d’exportations vers la Chine (en baisse de 4,7%), 146,9 milliards de dollars d’importations en provenance de Chine (en augmentation de 6,8%), et un déficit commercial du Vietnam par rapport à la Chine de 59 milliards de dollars »[37]. Ces chiffres soulignent le fort décalage entre les déclarations des exportations vietnamiennes officiellement enregistrées et celles reconnues par la Chine.

Enfin pour des raisons « politiques ». En effet, concernant le domaine des investissements, il n’est pas rare dans certains graphiques de voir apparaître le terme de « Territoires[38] » qui est la dénomination officielle de Taiwan[39] dans les chiffres des investissements étrangers. Par ailleurs, il n’est guère aisé de connaître avec précision l’origine des fonds quand il s’agit des investissements provenant de Hong Kong et Taïwan.

  1. Principales caractéristiques des relations commerciales

La Chine est le premier fournisseur du Vietnam et son second client après les Etats-Unis et avant l’Union Européenne[40]. Le déficit commercial vietnamien à l’égard de la Chine est récurrent, voire structurel.

Le premier point à souligner est que le Vietnam se retourne souvent vers la Chine pour des raisons de proximité géographique, alors qu’il pourrait sans doute trouver des marchés d’exportation plus avantageux. Ensuite, les goûts de consommation entre Chinois et Vietnamiens sont assez proches, et la Chine, devenue l’atelier du monde, peut aisément fournir au Vietnam des produits de marques comme Midea, Aqua, Xiaomi, Huawei, Oppo à des prix et une qualité que n’ont pas les produits vietnamiens. En retour, les principaux produits vietnamiens exportés vers la Chine sur la période 1995 – 2020 sont des biens intermédiaires (pour 51,5%, dont minéraux, caoutchouc, fibres…) ; les biens de consommation (légumes, fruits, fruits de mer, riz, manioc[41]…) ne représentent que 22,4%, le Vietnam ayant encore du mal à « monter en gamme ».

Par ailleurs, la mise en place, par les autorités chinoises, de crédits à l’importation à destination des entreprises vietnamiennes rend l’économie vietnamienne encore plus dépendante de l’économie chinoise, en l’intégrant plus profondément. A ce titre on remarque depuis le début de l’année 2024 un renforcement des relations commerciales entre les deux pays au profit de la Chine, qui inonde le Vietnam de ses productions excédentaires à faibles prix[42]. Ces importations qui servaient au Vietnam à maîtriser l’inflation dans les années 1990-2000, sont maintenant un réel danger pour le développement d’une industrie vietnamienne de produits de consommation.

  1. Principales caractéristiques des relations d’investissement

Depuis 1987, date de la promulgation de la Loi sur les investissements étrangers[43], le Vietnam a constitué un stock total de capitaux d’environ 438,7 milliards de dollars[44]. Sur ce montant d’investissements approuvés, seuls 274 milliards d’USD ont été effectivement décaissés (62,5%). Le Vietnam compte environ 36 300 projets étrangers.

On remarque une croissance régulière de ces investissements depuis 2011, qui a atteint un pic en 2018/2019 où la Chine était le premier investisseur étranger au Vietnam[45] avec un capital annuel d’investissement enregistré de 1,56 milliard d’USD.

Début 2023, le stock cumulé des IDE chinois (Chine Continentale hors Hong Kong et Taiwan) au Vietnam atteint environ 23 milliards d’USD (5,5%) avec environ 3500 projets (10%).

Ce qui est intéressant à voir, c’est la distribution des investissements étrangers chinois (Chine continentale) Hong Kong et Taiwan (souvent présentés par les médias vietnamien comme « chinois »[46]) qui pris ensemble représentent alors un total de 89,5 milliards d’USD[47]

Les investissements chinois au Vietnam se concentrent essentiellement dans les zones côtières, les grandes villes où la capacité à mobiliser de la main d’œuvre est importante et les infrastructures développées pour les activités d’import-export, (notamment dans les zones industrielles[48]) et les activités de production industrielle. Ce qui représente un changement : il y a quelques années les investissements chinois se concentraient essentiellement dans les hôtels, les banques et la petite production de biens de consommation.

Cette vague d’investissements « chinois » au Vietnam peut-être expliquée de différentes manières. Il peut s’agir d’une relocalisation d’entreprises de droit chinois (chinoises ou étrangères) souhaitant sortir de Chine et/ou souhaitant mettre en place la stratégie de Chine+1[49] pour des raisons économiques (hausse des prix de production), commerciales (contourner les droits de douanes frappant les entreprise chinoises) ou autres (resserrement des politiques du gouvernement chinois envers les sociétés étrangères installées en Chine). Comme l’indiquait le professeur Nguyễn Mại « La Chine est un pays qui exporte beaucoup de matières premières et d’accessoires vers le Vietnam. Par conséquent, il n’est pas exclu que la Chine souhaite investir dans la production au Vietnam pour  obtenir le label « origine vietnamienne », et en profitant des Accords de Libre Echanges signés par le Vietnam, bénéficier d’avantages fiscaux lors de l’exportation à l’étranger, en évitant les ordonnances fiscales des États-Unis »[50] D’une économie de façonnage, où les usines d’assemblage étaient vietnamiennes, le Vietnam passerait à une économie sino-vietnamienne où son outil de production serait financé par des fonds chinois[51]. Par ailleurs, les coûts de production demeurant inférieurs au Vietnam, les entreprises chinoises ont tout intérêt à produire au Vietnam. Elles peuvent également optimiser les effets de change entre les deux pays.

Dans ce processus, les besoins en importation de machine outils du Vietnam augmentent tout comme les besoins en personnel. Le nombre de ressortissants chinois vivant au Vietnam est d’ailleurs en hausse (environ 750 000 personnes selon le dernier recensement[52]).

Le fait que le Vietnam puisse bénéficier des investissements directs étrangers et des Aides au Développement chinois est un atout important pour le développement de l’économie. Ce mouvement a aussi pour conséquence de renforcer la présence de la Chine au Vietnam.

  1. Autres

Une autre dépendance économique à laquelle le Vietnam est soumise est l’activité touristique. En 2019, au pic de l’activité touristique étrangère au Vietnam avant la crise du Covid, le Vietnam a accueilli plus de 19 millions de touristes étrangers[53], en majorité asiatiques (environ 63%) dont 6 millions de Chinois (premier bloc sur le schéma ci-dessus, suivi des Coréens du sud et des Japonais…).

Depuis le Covid cette source s’est tarie. Même si la reprise est amorcée, pour 2023 le nombre de touristes étrangers au Vietnam a atteint environ 12,5 millions de personnes, soit 70% du nombre pré Covid de 2019, dont 9,78 millions venant d’Asie, (3,6 millions de Coréens et 1,74 millions de Chinois).

Par ailleurs, La Chine, comme d’autres pays, déploie une politique « d’Aide Publique au Développement » active au Vietnam, notamment à travers d’importants projets d’infrastructures (énergie, transports,…) qui demandent des apports en capitaux dont le Vietnam manque cruellement. Le cas du Métro de Hanoi (ligne 2A Cát Linh – Hà Đông) est toutefois emblématique des difficultés que posent au Vietnam de tels projets « publics » chinois, marqués par des problèmes de qualité des équipements, des retards et des surcoûts. Même si ces difficultés ne sont pas propres aux projets chinois, la différence est que, lorsqu’elles surviennent, la partie chinoise a plus de moyens de contraindre la partie vietnamienne. Dans des cas extrêmes, la Chine peut aller jusqu’à rapatrier ses experts, laissant les Vietnamiens se « débrouiller » tout seuls. Le projet commencé en 2008 s’est terminé en 2021, les ingénieurs chinois étant revenus après la crise du Covid.

Dans le domaine de l’énergie, les prestataires chinois sont également très présents sur les chantiers de construction, notamment dans les projets EPC (Engineering – Procurement – Construction) de centrales thermiques – avec une part de marché de 90% en 2012[54]. Jusqu’en 2021, année où la Chine a pris la décision d’arrêter de financer les centrales à charbon, la Chine finançait aussi la moitié des projets de centrales à charbon du pays (via la China Development Bank, l’EXIM Bank et Huadian Corp.). Par ailleurs, dans le domaine du nucléaire, un MOU a été signé entre la Chine et le Vietnam en 2010 et même si aucun investissement n’a été réalisé, la Chine figurait parmi les pays qui s’étaient positionnés pour participer au programme nucléaire vietnamien, suspendu depuis 2016[55].

Dans le domaine minier, en 2009, le général Võ Nguyên Giáp s’est opposé aux projets du gouvernement vietnamien d’exploiter les mines de bauxite dans les provinces de Lâm Đồng et Đắc Nông dans le centre du pays, en coopération avec l’entreprise d’Etat China Aluminium Company, au motif, notamment, que le projet permettrait à la Chine d’acquérir une emprise stratégique dans une région critique pour la sécurité nationale[56], à savoir les hauts plateaux de Tây Nguyên dont la mise en valeur était traditionnellement assurée par la Compagnie Générale numéro 15 de l’armée[57]. Le projet a finalement été déployé sur les hauts plateaux. Plus récemment, une étude indiquait que le Vietnam détient la deuxième réserve de Bauxite au monde[58]. Cette richesse du sous-sol vietnamien devenant un enjeu d’intérêt et permettant au Vietnam de faire jouer la politique du « balancing[59] » entre la Chine[60] et d’autres pays comme l’Australie et la Corée du Sud notamment…

Dans le domaine de la communication, des entreprises chinoises ont pris des participations minoritaires dans certaines entreprises vietnamiennes des hautes technologies.  Tencent aurait ainsi investi dans VNG, maison mère de Zalo, première messagerie électronique du pays[61] et, en 2019, JD.com est devenu le premier actionnaire (26%) de la plateforme vietnamienne de commerce électronique, Tiki.vn (troisième acteur du marché). De plus dans le domaine des jeux vidéos, « quelque 85% des jeux légalement en opération sur le territoire vietnamien (…) environ 70% sont d’origine chinoise[62] (…) avec des référents culturels chinois[63] comme Giang hồ kỳ hiệp, Thiên tử, Thanh vân chí, Nhất thông giang hồ, Hoành tảo giang hồ, kiếm vũ» qui ne sont guère éloignés des éléments culturels vietnamiens. Ce secteur est aussi un puissant vecteur d’influence culturel pour la Chine.

Conscientes de ces dépendances, les autorités vietnamiennes semblent décidées à prendre des mesures. Ainsi les rapports des 12ème (2016) et 13ème (2021) Congrès du PCV soulignent la nécessité de garantir la « sécurité économique » du pays et d’œuvrer « proactivement » à l’amélioration de son « système de défense » dans ce domaine[64].

Un exemple concret de l’application de cette préconisation du PCV concerne le secteur des télécoms. Après avoir autorisé l’entrée de Huawei au Vietnam au début des années 2000, via le nouvel opérateur téléphonique mobile vietnamien Viettel, les autorités vietnamiennes ont pris la Décision dès 2017 que les opérateurs téléphoniques devaient se passer de Huawei et de ZTE pour le développement des réseaux 5G[65].

En 2019 également, le Ministère de la sécurité publique vietnamienne a demandé à MK Group de développer ses activités dans le domaine des caméras de sécurité afin de disposer d’une alternative nationale aux leaders chinois que sont HikVision, Dahua, etc.[66] Enfin, dans le domaine de l’immobilier[67], certaines affaires récentes montrent des liens importants entre des Vietnamiens d’origine chinoise, les Hoa Kiều[68], et des milieux d’affaires chinois.

  1. Les difficultés et les modes de riposte vietnamiens

En règle générale la politique étrangère vietnamienne cherche à trouver des points d’appui multiples afin de contrer les approches de potentiels ennemis reprenant ainsi la phrase du Président Hồ Chí Minh  :

« Si vous voulez faire une révolution victorieuse, vous devez clairement distinguer qui est votre ami et qui est votre ennemi. Vous devez avoir plus d’amis et moins d’ennemis[69]. »

Cette conception « guerrière et révolutionnaire » a été adaptée au monde politique et économique, et cette volonté pour le Vietnam d’être «ami avec tous les pays de la communauté internationale[70] », permettant une meilleure intégration «économique mondiale », a toujours été affirmée depuis le VIIe Congrès du Parti Communiste Vietnamien[71].

Cela permet également aux autorités vietnamiennes non seulement de « multiplier » ses relations politiques et économiques mais aussi de « diluer » celles-ci face à son voisin du Nord qui pourrait reprocher au Vietnam de s’allier plus à un bloc qu’à un autre.

C’est la raison pour laquelle le Vietnam s’attache à signer de nombreux accords internationaux multilatéraux et bilatéraux tant sur l’échiquier économique[72] que géostratégique[73] pour mieux naviguer dans une relation du « faible au fort » que lui impose la Chine. Lui permettant ainsi de mieux louvoyer et s’adapter aux changements géostratégique et économiques qu’il s’efforce d’anticiper.

Cette capacité d’anticipation devient un réel enjeu pour les autorités vietnamiennes qui tentent de mobiliser leurs réseaux à l’étranger afin de mieux connaître les positions des autorités des pays concernés afin de pouvoir être en mesure de « limiter l’incertitude » dans un monde en plein changement.

Le pendant de cette nécessité d’adaptation pour le Vietnam est aussi la nécessité de montrer que le Vietnam a intégré cette notion de mouvement et qu’il la théorise dans son approche des relations internationales pour montrer qu’il ne « subit pas » mais qu’il est en situation permanente de composer. Ce positionnement du « faible au fort » dans une relation mouvante a été théorisé dans ce que l’on appelle la « diplomatie du bambou ».

  1. La « Diplomatie du Bambou » et ses applications

Depuis quelques mois la référence à la « diplomatie du Bambou[74] » est mise en avant pour tenter d’expliquer les prises de position des autorités vietnamiennes sur différents sujets, notamment économiques.

Quelquefois mal comprise[75], cette orientation a pourtant été clairement endossée et expliquée en détail par le secrétaire général du Parti Communiste Vietnamien, M. Nguyễn Phú Trọng au cours d’une réunion « Relations Extérieures » (première de l’histoire du Parti Communiste Vietnamien) organisée par le Politburo et le Secrétariat[76] le 14 décembre 2021 afin de tenter une « théorisation » de l’approche pragmatique du « faible au fort ». Cette approche dont nous proposons ci-après les principaux faits structurants fait également l’objet d’un ouvrage intitulé « Elaborer et développer une politique étrangère et une diplomatie vietnamienne globale et moderne, imprégnée de l’identité du ‘bambou vietnamien’ ».[77]

La mise en place de cette réflexion se fonde sur les réalisations de la politique de « Renouveau » du Vietnam[78] dans le cadre de son intégration mondiale[79] dans un environnement en pleine évolution. Il s’agit dans ce processus « d’évaluer les réalisations du pays en matière de politique étrangère, de se pencher sur les retours d’expériences et d’élargir le message d’un pays vis-à-vis de ses relations extérieures, de son autonomie, de la paix, de son amitié, de sa coopération et de son développement, en privilégiant la diversification multilatérale des relations extérieures ».

Lors de cette conférence, le secrétaire général M. Nguyễn Phú Trọng a pris le symbole d’un bambou pour « orienter » la direction d’une « école[80] » (de pensée) de politique étrangère « propre (singulière)[81] », « spécifique[82] » et « originale [83]». Le Secrétaire général a déclaré qu’au cours des 90 dernières années, le Vietnam avait construit une école de pensée en politique étrangère à l’ère Hồ Chí Minh sur le thème du « Bambou vietnamien » : à savoir « de fortes racines, un corps (tronc) fort, des branches sinueuses[84] ». Caractéristiques qui imprègnent l’esprit, la personnalité et la grandeur d’âme du peuple vietnamien.

Le caractère de cette école de pensée « singulière » au Vietnam met en avant les caractéristiques principales suivantes : la modération[85], l’habileté (prudence), le volontarisme, la fermeté, la détermination, la flexibilité, l’humanité, la créativité, la solidarité, la fraternité, tout en restant opiniâtre, obstiné dans la défense des intérêts nationaux.

Pour tendre vers ce but, il convient de bien percevoir les origines auxquelles les autorités vietnamiennes veulent faire remonter la diplomatie. Elle prend sa source dans la déclaration de l’Indépendance et reste l’héritière des traditions de nombreuses générations lui permettant d’être qualifiée de « diplomatie généreuse, riche en humanité, en tolérance, en justice ». Au cours de près de 60 ans d’activités révolutionnaires, « le président Hồ Chí Minh a façonné les relations extérieures et la diplomatie, y compris l’idéologie de la construction du secteur diplomatique[86] ». On rappelle souvent que « la diplomatie doit être là pour le bien de la nation et du Peuple[87] ». Il faut également rappeler que « derrière les diplomates, il y a toujours le Parti, toute l’armée, toute la population, tout le système politique » – c’est là, la racine de cette diplomatie».

Par ailleurs, « les racines du bambou sont entremêlées » avec pour finalité de s’unifier, les ministères et les agences représentant le Vietnam à l’étranger doivent être bien alignés et collaborer pour tendre vers cet objectif. La résolution du XIIIe Congrès du Parti stipule « l’élaboration d’une diplomatie globale et moderne, fondée sur trois piliers : les relations extérieures du Parti, la diplomatie d’Etat et les relations extérieures du Peuple[88] ».

Deuxièmement, vient la notion de tronc du bambou. Le Secrétaire général a détaillé trois caractéristiques pour décrire ce « tronc » : sinueux, flexible, tout en restant particulièrement « modeste ». Les bambous vietnamiens prolifèrent et s’accrochent rapidement dans toutes les régions. La diplomatie du « bambou vietnamien » est fermement « ancrée dans la culture vietnamienne se fondant sur une tradition de respect mutuel mais aussi d’opiniâtreté ». Le corps du bambou est mince mais dur, divisé en différentes sections qui lui confèrent sa souplesse, ce qui implique que la diplomatie doit être sinueuse, flexible selon le temps ou la situation. Dans chaque période, la situation a ses propres caractéristiques et doit placer les intérêts nationaux et nationaux avant tout. En temps de paix, les diplomates sont des pionniers. La racine et le tronc du bambou doivent être fermement solidaires. À l’heure actuelle, la diplomatie vise non seulement à empêcher la guerre et éviter les conflits, mais doit aussi contribuer à protéger le pays « à distance [89]», à prévenir en avance un problème, à identifier rapidement les risques, les défis et les opportunités. La diplomatie doit être de plus en plus diversifiée, globale et moderne.

Le troisième point concerne les caractéristiques spécifiques du bambou : celui-ci est « très lié à la vie », c’est l’un des symboles de la culture populaire, marquant de nombreuses œuvres d’art. De nombreux pays ont du bambou, mais le mentionner est le fait spécifique du Vietnam.

La caractéristique dominante du bambou est l’agilité et la résistance, la « richesse de la vie », et l’adaptabilité à l’environnement. La symbolique du bambou « racines solides, corps ferme, branches sinueuses » représente celui de la philosophie, la méthodologie et l’orientation de la diplomatie vietnamienne. Les fondements culturels, traditionnels de l’amitié, de l’harmonie, de la tolérance, la voie du Parti, sont la source et la racine d’une diplomatie forte et ambitieuse.

Pour l’avenir, Le Secrétaire général a indiqué les six tâches sur lesquelles la diplomatie vietnamienne doit se concentrer[90]:

  1. bien comprendre la situation (internationale) afin de pouvoir opérer, à temps, un changement de mentalité et élaborer des solutions appropriées aux activités extérieures ;
  2. observer et mettre en œuvre strictement la voie d’une intégration internationale dans un esprit d’indépendance, d’autonomie, de pacifisme, de coopération et de développement ; œuvrer pour la multilatéralisation, les relations multiples, actives et positives permettant une intégration internationale ;
  3. développer tous les éléments favorables du pays pour influencer (façonner) les mécanismes multilatéraux ;
  4. renforcer l’efficacité des relations extérieures, en particulier la coopération économique, culturelle, la coopération dans le domaine de la politique, de la sécurité, de la défense ;
  5. mettre l’accent sur la recherche et la prospective stratégique concernant les politiques et les relations entre les grands pays et les pays voisins ;
  6. organiser la formation, la mise à niveau de personnel qualifié, afin de les hisser au niveau de ceux des pays et des amis internationaux.

 

  1. Vers une future activité diplomatique intense : une valse à trois temps et plus ?

Les 2 et 3 décembre 2023, les autorités vietnamiennes ont accueilli le ministre chinois des affaires étrangères pour préparer la visite de Xi Jinping au Vietnam. La visite du dirigeant chinois était initialement prévue en novembre, quelques semaines après la visite d’Etat au Vietnam du Président américain[91] durant laquelle le Vietnam et les États-Unis ont rehaussé leurs relations au niveau d’un Partenariat stratégique intégral. Le Vietnam a également rehaussé son partenariat stratégique avec le Japon pour le hisser au niveau Partenariat stratégique intégral durant la visite au Japon du Président de la République du Vietnam, M. Võ Văn Thưởng[92].

Une valse à trois temps et plus que le Vietnam se doit de pratiquer avec la Chine, les Etats-Unis et le reste du monde pour maintenir son fragile équilibre ? Il est effectivement notable de mentionner que le Vietnam doit être le seul pays à recevoir en l’espace de quelques semaines les présidents américain et chinois.

La récente[93] visite du Secrétaire du Parti et du Président chinois Xi Jinping fut largement commentée dans la presse vietnamienne[94]. Le Journal de l’Armée populaire titra que la visite marquait un « jalon historique dans les relations entre les deux partis et pays Vietnam et Chine »[95]. Dans cet article, M. Lê Hoài Trung, Secrétaire du Parti, Président de la Commission Extérieure du Parti Communiste Vietnamien met en avant la relation qui unit les deux partis communistes chinois et vietnamien et la proximité géographique des deux pays en précisant que « la visite du secrétaire général et président chinois Xi Jinping, de son épouse et d’une délégation de haut rang du Parti et de l’État chinois revêt une signification particulièrement importante pour les deux Partis et les deux pays. La visite au Vietnam – son voisin socialiste – est une priorité de la politique étrangère de la Chine. Pour le Vietnam, nous avons toujours déterminé que les relations avec le Parti et l’État chinois constituent la priorité absolue de la politique étrangère du Vietnam ».

Cette déclaration montre l’importance de ce canal « parti à parti » dont la Chine peut bénéficier au Vietnam. C’est du reste le premier point des « 6 plus », ou des 6 orientations qui ont été réaffirmées à l’occasion de la visite du Secrétaire général du Parti Chinois. Ces « 6 plus » « étant : une confiance politique plus élevée ; une coopération plus substantielle en matière de défense et de sécurité ; une coopération plus approfondie ; une base sociale plus solide ; une coordination multilatérale plus étroite et de désaccords contrôlés.[96].

Par ailleurs M. Trung, indique que 36 documents dans la plupart des domaines, du niveau central au niveau local ont été signés. Ce qui est intéressant, comme souvent, c’est la présentation de l’ordre « hiérarchique » des textes qui sont présentés[97], commençant par les accords signés entre les Commissions centrales des deux partis, des ministères et des branches : le politique primant sur l’opérationnel.

Cette référence aux relations de Parti à Parti de M. Trung est loin d’être anodine. Elle est également un des axes utilisés par les autorités chinoises afin de d’exercer leur soft power vis-à-vis du Vietnam, les deux pays ayant des systèmes politiques avec de nombreux points semblables. Par ce vecteur « l’influence politique, diplomatique chinoises au Vietnam peut affecter l’influence des pays occidentaux et par là même poser la question de l’efficacité pour le Vietnam de sa participation dans les instances multilatérales[98] », compliquant d’autant plus les activités diplomatiques du Vietnam en limitant « en douceur » son autonomie d’action.

Face à ce constat, les autorités vietnamiennes tentent de voir comment s’inspirer également des enseignements chinois en termes de soft power[99] afin de voir comment maintenir un certain degré d’influence dans un cadre d’autonomie contrainte[100]. Dans cet ouvrage « Sức mạnh mềm cử Trung Quốc trong cạnh tranh chiến lược với Mỹ ở khu vực Ấn độ dương – Thái bình dương : tác động và hàm ý đối với Việt Nam », l’auteur fait référence à Joseph Nye qui indique que « le Vietnam reste un exemple très intéressant dans l’histoire concernant le courage de sa population et la force de sa culture. Le Vietnam dispose de ressources pour le soft power et peut s’en servir pour son développement’, en s’appuyant sur sa culture populaire millénaire spécifique de lutte contre l’envahisseur, son système de valeurs qui a été éprouvé par les époques difficiles et glorieuses, et son système politique stable et sécurisé qui s’appuie sur la figure du Président Hồ Chí Minh».

Cette vision un peu idéalisée ne doit cependant pas faire oublier la capacité des autorités vietnamiennes à jouer de cette politique du softpower, d’abord à destination de la communauté des Vietnamiens d’outre-mer[101] afin qu’ils contribuent plus fortement au développement intellectuel, économique et social du pays en jouant sur la fibre ethnique et patriotique ; mais également à destination des peuples étrangers en vantant le caractère valeureux du peuple vietnamien. Cependant, outre la volonté des autorités de favoriser ce message et de financer des programmes divers, celles-ci ne semblent toujours pas, à l’heure actuelle avoir une politique globale, structurée et financée dans ce domaine.

Conclusion

Le Vietnam et la Chine entretiennent des relations géographiques, historiques, culturelles et politiques structurantes.

En raison de sa position « asymétrique », le Vietnam se doit de bien maîtriser les orientations stratégiques de son voisin septentrional afin de pouvoir adopter le positionnement qui lui est le plus favorable possible.

C’est la raison pour laquelle la profonde connaissance de la politique chinoise en Asie Pacifique par les autorités vietnamiennes est primordiale afin de pouvoir « jouer » sur les différents paramètres, à savoir les « champs d’application » qui sont les vecteurs de conflictualité entre ces deux pays.

Nous sommes plus habitués à travailler sur des champs « étatiques » comme les différends frontaliers existant entre les deux pays notamment ceux expérimentés en Mer de l’Est (ou Mer de Chine Méridionale). Pourtant les champs d’application de ces conflictualités sont multiples et moins explorés, comme notamment le champ géoéconomique sur lequel l’approche « coopération/compétition » entre les deux pays est relativement intense, et souvent en défaveur du Vietnam.

Afin de pouvoir se « désenclaver » de cette « tutelle », les autorités vietnamiennes commencent à théoriser une diplomatie particulière, la « diplomatie du bambou » qui leur permet de montrer au monde une approche singulière de leurs relations extérieures. L’idée principale étant pour ce pays de garder une certaine autonomie face aux grandes puissances. Exercice auquel il s’est habitué durant ces cinq dernières décennies.

Une des caractéristiques de cette « diplomatie du bambou » est sa capacité à anticiper les fluctuations de puissance pour mieux s’y adapter. Continuer à développer voire à accélérer des relations internationales tous azimuts est donc un impératif pour les autorités vietnamiennes.

C’est aussi un moyen pour le Vietnam de montrer qu’il n’est « attaché » à aucun bloc. La multiplication des accords de libre-échange et des accords stratégiques entrent dans ce cadre. Avec pour le Vietnam le risque encouru de se « retrouver l’ami de personne à force de vouloir être le partenaire de tout le monde »

La Chine joue sur ce point en rappelant subtilement au Vietnam la nécessité de revenir à des relations de Parti à Parti et de bon voisinage. Relations qui de facto limitent l’autonomie du Vietnam.

L’enjeu pour les autorités vietnamiennes est donc de voir comment développer d’autres nouveaux vecteurs d’actions afin de préserver l’autonomie du pays sur les différents champs d’application.

Un des moyens (retrouvés) des autorités est de voir comment renouer avec une capacité d’influence comme ce fut le cas par le passé. Les efforts déployés dans la « guerre informationnelle » durant la guerre du Vietnam semblent être à nouveau mis à profit par le Vietnam qui se (re)lance dans une guerre d’influence face à la Chine. Guerre moins frontale et peut-être tout aussi efficace qui se fait avec le soutien de sa population tant au Vietnam qu’à l’étranger. Cette volonté affichée de renouer avec des opérations d’influence semble pourtant être également inspirée, en partie, de la récente politique chinoise en la matière, qui dans ce domaine également semble également demeurer un « exemple ».

[1] traduction du titre: « Par la face, pas par le cœur »

[2] Cela entre dans le cadre d’une approche de « gestion des perceptions » accessible aux seuls lecteurs vietnamiens

[3] M. Jacques Morisset, (ancien chef économiste de la Banque Mondiale au Vietnam) au cours d’une conférence donnée pour le CEPII en novembre 2021 https://www.leclubducepii.fr/20211012-vietnam (à partir de 1h15′)

[4] Brantly Womack, China and Vietnam – The politics of Asymetry, University of Virginia, Cambridge University Press, 2006

[5] Ngoại giao cây tre – Expression employée pour la première fois en 2016. Cf. Jean-Philippe Eglinger, Pierre Journoud, « Le Viêtnam non-aligné à l’heure des recompositions géopolitiques mondiales », Irasec, février 2024, p.392 https://www.irasec.com/IMG/pdf/ase2024-fac-simile.pdf

[6] Phelim Kine, « Biden to sign strategic partnership deal with Vietnam in latest bid to counter China in the region », Politico, août 2023, https://www.politico.com/news/2023/08/18/biden-vietnam-partnership-00111939?s=03

[7] « Biển Đông: TQ vừa kêu gọi VN ‘giữ vững lý tưởng cộng sản’, vừa quân sự hóa đảo Tri Tôn », [Mer de l’Est : la Chine rappelle le Vietnam de « défendre les idéaux communistes » et militarise l’île de Tri Ton], BBC, août 2023, https://www.bbc.com/vietnamese/vietnam-66541341?fbclid=IwAR2GG0VQFpxKnvFadHL3553NkcCx2Tfu-Te91PsaZdvw0cAQZTNCGA4McP4

[8] « Le Vietnam et le Japon élèvent leurs relations au rang de partenariat stratégique intégral », Vietnam+, novembre 2023, https://fr.vietnamplus.vn/le-vietnam-et-le-japon-elevent-leurs-relations-au-rang-de-partenariat-strategique-integral/215971.vnp

[9] « Quan hệ hai Đảng, hai nước Việt Nam – Trung Quốc duy trì đà phát triển tích cực » [Les relations entre les deux Partis et les deux pays, Vietnam et la Chine, maintiennent une dynamique de développement positive], Journal électronique du Parti Communiste Vietnamien, décembre 2023, https://dangcongsan.vn/thoi-su/quan-he-hai-dang-hai-nuoc-viet-nam-trung-quoc-duy-tri-da-phat-trien-tich-cuc-654082.html

[10] En décembre 1978 le Vietnam entre au Cambodge pour chasser les Khmers rouges soutenus par Pékin. Hanoi avait pris soin quelques mois avant de s’arrimer au bloc soviétique en adhérant au CAEM en juin 1978. En représailles, la Chine a mené une intervention militaire au Vietnam du 17 février au 16 mars 1979.

[11] « Les relations de partenariat stratégique Chine – Vietnam », AVI, https://infographics.vn/quan-he-doi-tac-hop-tac-chien-luoc-toan-dien-viet-nam-trung-quoc/168617.vna

[12]  « Hội nghị Thành Đô và tình thế ngoại giao Việt Nam » [La Conférence de Chengdu et la situation diplomatique au Vietnam], Etudes Internationales, février 2016, https://nghiencuuquocte.org/2016/02/16/hoi-nghi-thanh-do-ngoai-giao-viet-nam/ Reprenant les sources de Elliott, David W.P., 2012, Changing Worlds: Vietnam’s Transition from Cold War to Globalization (pp. 112-116). Oxford University Press.

[13] « Quan hệ Việt Nam – Trung Quốc: nhìn lại và đi tới » [Relations Vietnam – Chine : rétrospective et aller de l’avant], Revue du Parti, octobre 2011, https://www.tapchicongsan.org.vn/hoat-ong-cua-lanh-ao-ang-nha-nuoc/-/2018/13168/quan-he-viet-nam-%E2%80%93-trung-quoc%E2%80%93nhin-lai-va-di-toi.aspx

[14] Paracels (Hoàng Sa) et Spratleys (Trường Sa)

[15] PGS-TS Đinh Công Tuấn (Institut de Recherche Européen), « Việt Nam trong chiến lược trong trung quốc hiện nay » [Le Vietnam dans la stratégie chinoise actuelle], Civil Law Information, juin 2020, https://phapluatdansu.edu.vn/2020/06/16/07/41/viet-nam-trong-chien-luoc-cua-trung-quoc-hien-nay/

[16] https://english.www.gov.cn/archive/white_paper/2017/01/11/content_281475539078636.htm

[17] Ngoại giao láng giềng qui pourrait être résumée à « les voisins vivent dans l’harmonie, les voisins sont paisibles, les voisins sont riches » (« láng giềng hòa mục, láng giềng yên ổn, láng giềng giàu có »), https://vjol.info.vn/index.php/khxhvn/article/download/75828/64559/

[18] « cộng đồng vận mệnh nhân loại »  dont le principe est la suivant : « L’humanité est une communauté au destin commun, étroitement liée. Le monde va bien, la Chine est bonne. Si la Chine est bonne, le monde sera meilleur. » [Nhân loại là Cộng đồng cùng chung vận mệnh gắn bó chặt chẽ với nhau. Thế giới tốt, Trung Quốc mới tốt. Trung Quốc tốt, thế giới sẽ càng tốt hơn.]

[19] « An ninh châu Á mới » – « An ninh biển khu vực châu Á năm 2014: Một năm sóng gió » [Sécurité maritime en Asie en 2014 : une année mouvementée], Voice of Vietnam, décembre 2014,  https://vtv.vn/toan-canh-the-gioi/an-ninh-bien-khu-vuc-chau-a-nam-2014-mot-nam-song-gio-20141228182837222.htm

[20] Déclarations du Président Xi JinPing faite au Président Obama en 2013 [Analysis: After a decade, Xi floats ‘G2’ world with U.S. again ], Nikkei, Juin 2023, https://asia.nikkei.com/Editor-s-Picks/China-up-close/Analysis-After-a-decade-Xi-floats-G2-world-with-U.S.-again) et reprises par le Président Xi au cours de sa rencontre avec le Secrétaire d’Etat John Kerry en mai 2015 « Chinese President Xi Jinping Tells John Kerry: Pacific Ocean Big Enough for China and US », NDTV World, 17 mai 2015, https://www.ndtv.com/world-news/chinese-president-xi-jinping-tells-john-kerry-pacific-ocean-big-enough-for-china-and-us-763842)

[21] Philippe Aguinier, « L’internationalisation du RMB : un bouclier contre les sanctions internationales ? », Institut Montaigne, mai 2023, https://www.institutmontaigne.org/expressions/linternationalisation-du-rmb-un-bouclier-contre-les-sanctions-internationales-0

[22] Alex Wang, « L’internationalisation du Renminbi : un développement rapide 1/3 », Conflits, décembre 2022, https://www.revueconflits.com/linternationalisation-du-renminbi-un-developpement-rapide-1-3/#:~:text=Selon%20le%20dernier%20RMB%20Tracker,part%20de%203%2C2%25.

[23] Clément Berthou, « Dynamiques et perspectives de l’internationalisation du yuan en Asie du Sud-Est », Irasec, février 2024, p. 23-47, https://books.openedition.org/irasec/8264

[24] Cornell University, Ithaca, New York

[25] « xây dựng và bảo vệ Tổ quốc »

[26] « Một trục, hai cánh » – « l’Axe » est le corridor économique Nam Ninh-Singapour, les deux « ailes » sont d’une part la région du sous Mékong, et le Golfe du Tonkin élargi.

[27][27] PGS-TS Đinh Công Tuấn (Institut de Recherche Européen), « Việt Nam trong chiến lược trong trung quốc hiện nay » [Le Vietnam dans la stratégie chinoise actuelle], Civil Law Information, juin 2020, https://phapluatdansu.edu.vn/2020/06/16/07/41/viet-nam-trong-chien-luoc-cua-trung-quoc-hien-nay/

[28] Nguyễn Quang A, « “Đồng thuận Washington” và “Đồng thuận Bắc Kinh” » [Le « consensus de Washington » et le « consensus de Pékin »], Lao Động, 22 janvier 2011

[29] Il existe six corridors économiques reliant la Chine aux pays le long de la BRI : 1) Chine – Mongolie – Russie 2) liaison terrestre Asie-Union européenne ; 3) Chine – Asie Centrale et Asie de l’Ouest ; 4) Chine – Indochine ; 5) Chine-Pakistan ; 6) Chine – Bangladesh -Inde.

[30] Projet en partie remis en cause par la Thaïlande (https://toutelathailande.fr/news/la-thailande-prend-du-recul-par-rapport-au-projet-du-canal-de-kra/)

[31] Cf. Introduction

[32] Pr. Dr. Đinh Công Tuấn, « Việt Nam trong chiến lược của Trung Quốc hiện nay » [Le Vietnam dans la stratégie actuelle de la Chine], Văn hóa Nghệ An [Culture Nghe An], avril 2020, http://vanhoanghean.com.vn/chi-tiet-tin-tuc/13899-viet-nam-trong-chien-luoc-cua-trung-quoc-hien-nay

[33] Cette relation née dès 1950 est régulièrement actualisée et imagée par des « slogans » comme « la Devise des «16 mots» et esprit des « 4 bons » dans les relations Vietnam-Chine ? Les « 16 mots étant : « Voisins amicaux, coopération globale, stabilité à long terme, regard vers l’avenir » [láng giềng hữu nghị, hợp tác toàn diện, ổn định lâu dài, hướng tới tương lai] et les « 4 bons » étant « bons voisins, bons amis, bons camarades, bons partenaires » [láng giềng tốt, bạn bè tốt, đồng chí tốt, đối tác tốt], Le Peuple, Octobre 2022, https://special.nhandan.vn/quanhe_viettrung/index.html

[34] Vũ Huy Hùng (Bureau de l’information et de la promotion commercial de l’Institut de Recherche du Ministère du Commerce et de l’Industrie) – TS. Hoàng Vĩnh Thắng (Institut Bancaire de Hanoi), Les relations commerciales Vietnam-Chine, un regard sur le passé (Partie 1) « (Quan hệ thương mại Việt – Trung, một chặng đường nhìn lại (Phần 1)) », Institut de Recherche du Ministère du Commerce et de l’Industrie, décembre 2022, https://vioit.org.vn/vn/chien-luoc-chinh-sach/quan-he-thuong-mai-viet—trung–mot-chang-duong-nhin-lai–phan-1–5011.4050.html. D’autres sources indiquent 2004

[35] TS Nguyễn Thị Phương Hoa (Institut d’études chinoises, Académie vietnamienne des sciences sociales), Tiếp tục củng cố quân hệ hữu nghị tuyến thống, lam sua sắm han quân hệ Đối tác hợp tác chiến lược toàn diện Việt Nam – Trung Quốc [Continuer à renforcer les relations d’amitié traditionnelles et approfondir le partenariat de coopération stratégique global Vietnam-Chine], La Revue Communiste, octobre 2023, https://www.tapchicongsan.org.vn/web/guest/tin-binh-luan/-/asset_publisher/DLIYi5AJyFzY/content/tiep-tuc-cung-co-quan-he-huu-nghi-truyen-thong-lam-sau-sac-hon-quan-he-doi-tac-hop-tac-chien-luoc-toan-dien-viet-nam-trung-quoc#

[36] Construction révélée au cours de l’année 2018 par certains bloggeurs vietnamiens : https://www.youtube.com/watch?v=toSF0HWikVo

[37] Bức tranh thương mại – đầu tư Việt Nam – Trung Quốc [Tableau dé relations commerciales et d’investissement Vietnam – Chine], Vietnamplus, septembre 2023, https://mega.vietnamplus.vn/buc-tranh-thuong-mai-dau-tu-giua-viet-nam-va-trung-quoc-5472.html

[38] Lãnh thổ

[39] Pour ne pas avoir à qualifier Taiwan de « pays ».

[40] L’Union Européenne a perdu la seconde place suite à la pandémie du Covid (chute des exportations vietnamiennes à destination des ays de l’UE. Une autre raison « technique » explique le recul de l’UE, à savoir le Brexit.

[41] Vũ Huy Hùng, TS. Hoàng Vĩnh Thắng, « Quan hệ thương mại Việt – Trung, một chặng đường nhìn lại (phần 1) », [Les relations commerciales Vietnam – Chine, rétrospective (partie 1) ], Ministère de l’Industrie et du Commerce – Institut de Recherches Stratégiques, Politiques de l’Industrie et du Commerce, décembre 2022, https://vioit.org.vn/vn/chien-luoc-chinh-sach/quan-he-thuong-mai-viet—trung–mot-chang-duong-nhin-lai–phan-1–5011.4050.html

[42] « Vietnam-China trade reaches over $16.4bn in January », Journal de la Jeunesse, 24 février 2024, https://tuoitrenews.vn/news/business/20240224/vietnamchina-trade-reaches-over-164bn-in-january/78438.html

[43] Loi 4-HĐNN8 du 29 décembre 1987

[44] « 35 năm, Việt Nam THU ht được gan 438,7 tt USD vốn đầu tư nước ngoại » [En 35 ans, le Vietnam a attiré près de 438,7 milliards USD de capitaux d’investissement étrangers], Journal Investissement, décembre 2022, https://baodautu.vn/35-nam-viet-nam-thu-hut-duoc-gan-4387-ty-usd-von-dau-tu-nuoc-ngoai-d181198.html

[45] « Vốn Trung Quốc Thăng tốt Vao Việt Nam: Than Trọng nhung không Nen bai tích » [Les capitaux chinois affluent au Vietnam : soyez prudent mais ne le rejetez pas], VnEconomy, novembre 2020,  https://vneconomy.vn/von-trung-quoc-tang-toc-vao-viet-nam-than-trong-nhung-khong-nen-bai-xich.htm

[46] Trung quốc

[47] « Vị thế FDI tại Việt Nam sau 35 năm mở cửa », [Position des IDE au Vietnam après 35 ans d’ouverture], VnExpress, novembre 2023, https://vnexpress.net/vi-the-fdi-tai-viet-nam-sau-35-nam-mo-cua-4675954.html

[48] Đình Vũ (Hải Phòng), Hòa Phú (Bắc Giang), Nam Tân Uyên (Bình Dương) và Châu Đức (Bà Rịa – Vũng Tàu) – « Nhà đầu tư Trung Quốc đổ bộ các khu công nghiệp » [Les investisseurs chinois à l’assaut des  parcs industriels], VnExpress, novembre 2020, https://vnexpress.net/nha-dau-tu-trung-quoc-do-bo-cac-khu-cong-nghiep-4192316.html – Par ailleurs, les autorités chinoise ont beaucoup investi dans la Zone Spéciale de Vân Đồn (province de Quảng Ninh) depuis 2006 avec le plein accord des autorités vietnamiennes d’alors. Investissements qui ont plus tard donné lieu à des remous « anti chinois » au sein de la population vietnamienne qui accusait la Chine de mettre la main sur des terrains vietnamiens. Deux autres « zones spéciales » étaient également visées : Bắc Vân Phong (province de Khánh Hoà) et Phú Quốc (province de Kiên Giang)

[49] 1 unité en Chine + une autre unité dans un pays voisinnant la Chine

[50] « Vốn FDI Trung Quốc vào Việt Nam tăng vọt: Cần ứng phó như thế nào? » [Les IDE chinois montent en flèche : comment réagir ?], Institut de la Finance, mai 2019 https://mof.gov.vn/webcenter/portal/vclvcstc/pages_r/l/chi-tiet-tin?dDocName=MOFUCM153714

[51] « Đằng sau xu hướng vốn FDI từ Trung Quốc » [Ce qui se cache derrière l’orientation de la hausse des investissements chinois au Vietnam], WTO Centre de la CCI Vietnamienne, octobre 2023, https://trungtamwto.vn/chuyen-de/24737-dang-sau-xu-huong-von-fdi-tu-trung-quoc – A noter également l’épisode en 2018N des 3 zones économiques spéciales (Vân Đồn, Bắc Vân Phong et Phú Quốc) qui avait entraîné des manifestations de la population vietnamienne.

[52] Kết quả toàn bộ Tổng điều tra dân số 2019. p. 44. Trung tâm Tư liệu và Dịch vụ Thống kê, Tổng cục Thống kê, 19/12/2019. Truy cập 1/09/2020 – Ces chiffres restent cependant difficiles à interpréter car tous les citoyens chinois au Vietnam sont loin d’être répertoriés et les chiffres indiqués dans le recensement prennent également en compte les Vietnamiens d’origines chinoises qui sont présents et très actifs dans l’économie vietnamienne. On estime à environ 20 000 entreprises au Vietnam gérées par des Hoa Kiều, notamment à Ho Chi Minh Ville (Kinh Đô, Hữu Liên Á Châu, Thiên Long, Ngân hàng Á Châu (ACB). Vạn Thịnh Phát, Bitis,…)

[53] Dont 63% d’asiatiques

[54] « The Dominance of Chinese Engineering Contractors in Vietnam », Le Hong Hiep, ISEAS Perspectives 4/2013.

[55] en 2010, Guangdong Nuclear Electricity Corporation (partenaire d’EDF sur les EPR de Taishan) avait ainsi signé un protocole d’entente avec la Vietnam Agency for Radiation and Nuclear Safety (VARANS) en vue de promouvoir la coopération dans les domaines de la recherche, de l’éducation, des échanges d’information etc. La Chine et le Vietnam avaient signé en 2000 un accord de coopération sur l’utilisation pacifique de l’énergie atomique. ; un MoU entre les agences de sureté nucléaire des deux pays a également été signé en 2017.

[56] Voir : « Bauxite Mining in Vietnam’s Central Highlands, An Arena for Expanding Civil Society », Hunter Marston, Contemporary Southeast Asia Vol. 34, No. 2, 2012, pp. 173-96.

[57] Tổng công ty 15 – http://mod.gov.vn/home/intro/detail?current=true&urile=wcm:path:/mod/sa-mod-site/sa-ttk/sa-ttdv-ktqp/sa-ttk-ktqp1-dnqd/69f8782a-0933-45b2-adfe-ad0ae9b47a10

[58] USGS : le Vietnam détient la deuxième plus grande quantité de bauxite au monde, Le Courrier du Vietnam, mai 2023, https://lecourrier.vn/usgs-le-vietnam-detient-la-deuxieme-plus-grande-quantite-de-bauxite-au-monde/1180861.html

[59] Cf. Partie 3

[60] Tập đoàn Trung Quốc muốn hợp tác khai thác, chế biến đất hiếm tại Việt Nam [Un groupe chinois veut coopérer dans l’exploitation et la transformation des terres rares au Vietnam], Lao động, avril 2024, https://laodong.vn/thoi-su/tap-doan-trung-quoc-muon-hop-tac-khai-thac-che-bien-dat-hiem-tai-viet-nam-1325483.ldo

[61] Aucune des deux parties n’a officialisé cette prise de participation mais (1) Tencent a déclaré en 2008 avoir acquis 20,2% dans une entreprise vietnamienne ; au même moment, l’ancien responsable des fusions & acquisitions de Tencent est nommé directeur des finances de VNG ; (2) l’édition de 2011 de son rapport annuel mentionnait une participation de 31,25% dans une « entreprise de jeux vidéo » du sud-est asiatique (VNG est spécialisée dans les jeux vidéos) ; (3) Martin Lau, numéro 2 de Tencent, siégeait au comité d’administration de Zalo jusqu’au mois de juin 2020. (Source DG Trésor Vietnam)

[62] Dr Đinh Thị Hiền Lương, « Sức mạnh mềm cử Trung Quốc trong cạnh tranh chiến lược với Mỹ ở khu vực Ấn độ dương – Thái bình dương : tác động và hàm ý đối với Việt Nam », [Le soft power chinois dans la compétition stratégique avec les États-Unis dans la région Indo-Pacifique : impact et implications pour le Vietnam], Nhà xuất bản Chính trị Quốc gia Sự thật, Décembre 2022, p.403

[63] Les jeux en ligne font souvent référence à des jeux de triades.

[64] Le rapport du 12ème Congrès ajoutait pour sa part que le Vietnam devait « éviter toute dépendance envers un unique marché et partenaire [đa dạng hóa, đa phương hóa quan hệ kinh tế quốc tế, tránh lệ thuộc vào một thị trường, một đối tác (cụ thể)].

[65] Viettel cherche à développer ses propres technologies, en coopération avec Samsung, Vinaphone recourt à Nokia et MobiFone (Vietnam Mobile Telecom Services One Member) a noué un partenariat avec Samsung. Une large partie des réseaux 3G actuellement en opération demeurent toutefois équipés par les groupes chinois susmentionnés.

[66] Entretien avec Nguyen Trong Khang, président et directeur général de MK Group, Hanoi, 11 janvier 2023.

[67] David Hutt, « Vietnam reels from historic €11.4 billion corruption scandal », Deutsche Welle, December 2023, https://amp-dw-com.cdn.ampproject.org/c/s/amp.dw.com/en/vietnam-reels-from-historic-114-billion-corruption-scandal/a-67606137

[68] A noter l’affaire retentissante de Vạn Thịnh Phát (impliquant madame Trương Mỹ Lan (condamnée à mort), l’affaire Tân Hoàng Minh, l’affaire Trầm Be (Banque Phương Nam)…

[69] « Muốn làm cách mạng thắng lợi thì phải phân biệt rõ ai là bạn ai là thù, phải thực hiện thêm bầu bạn, bớt kẻ thù ». Hồ Chí Minh: Toàn tập, t.10, Nxb Chính trị quốc gia, Hà Nội, 2002, p.605

[70] « Việt Nam muốn là bạn với tất cả các nước trong cộng đồng quốc tế, phấn đấu vì hoà bình, độc lập và phát triển ». National Institute for Finance, décembre 2016, https://mof.gov.vn/webcenter/portal/vclvcstc/pages_r/l/chi-tiet-tin?dDocName=MOFUCM093724

[71] Juin 1991

[72] A fin août 2023, le Vietnam avait signé 19 Accords de Libre Echanges (https://trungtamwto.vn/thong-ke/12065-tong-hop-cac-fta-cua-viet-nam-tinh-den-thang-112018)

[73] Fin novembre 2023, le Vietnam 18 partenaires stratégiques (dont 5 partenaires stratégiques globaux)

[74] Ngoại giao cây tre

[75] Nguyễn Quốc Tân Trung, «  The Problems With Vietnam’s ‘Bamboo Diplomacy’ », The Diplomat, September 2022, https://thediplomat.com/2022/09/the-problems-with-vietnams-bamboo-diplomacy/

[76] Pr. Dr. Thái Văn Long « Nét đặc sắc của “Ngoại giao cây tre” Việt Nam », [Caractéristiques singulières de la « diplomatie du bambou » du Vietnam], Commission Centrale de la Propagande, mars 2022, https://web.archive.org/web/20230819073602/https://tuyengiao.vn/dua-nghi-quyet-cua-dang-vao-cuoc-song/net-dac-sac-cua-ngoai-giao-cay-tre-viet-nam-137961

[77] M. Nguyễn Phú Trọng, « Xây dựng và phát triển nền đối ngoại, ngoại giao Việt Nam toàn diện, hiện đại, mang đậm bản sắc cây tre Việt Nam » », Nhà Xuất bản Chính trị, 20/11/2023

[78] Politique du « Đổi mới », lancée au VIe Congrès du Parti Communiste Vietnamien en décembre 1986

[79] Après sa longue période d’arrimage « économique » au CAEM (juin 1978)

[80] Trường phái

[81] Riêng

[82] Đắc sắc

[83] Độc đáo

[84] Uyển chuyển

[85] Mềm mại

[86] Ambassadeur Vũ Dương Huân, Xây dựng nền ngoại giao Việt Nam toàn diện, hiện đại theo tinh thần Đại hội XIII của Đảng [Construire une diplomatie vietnamienne globale et moderne dans l’esprit du 13e Congrès du Parti], Revue du Parti, mai 2023, https://www.tapchicongsan.org.vn/web/guest/quoc-phong-an-ninh-oi-ngoai1/-/2018/827436/xay-dung-nen-ngoai-giao-viet-nam-toan-dien%2C-hien-dai-theo-tinh-than-dai-hoi-xiii-cua-dang.aspx

[87] Bác Hồ nói về ngoại giao, Học viện Quan hệ quốc tế, Hà Nội, 1994, p. 13

[88] « xây dựng nền ngoại giao toàn diện, hiện đại với ba trụ cột là đối ngoại Đảng, ngoại giao Nhà nước và đối ngoại nhân dân » [Edifier une diplomatie globale et moderne avec trois piliers : la diplomatie des partis, la diplomatie d’État et la diplomatie du Peuple], Văn kiện Đại hội đại biểu toàn quốc lần thứ XIII [Documents du XIIIe Congrès du Parti], Nxb. Chính trị quốc gia Sự thật [Editions Nationals Politiques la Vérité], Hà Nội, 2021, t. I, p. 16

[89] Từ xa

[90] Pr. Dr. Thái Văn Long « Nét đặc sắc của “Ngoại giao cây tre” Việt Nam » [Caractéristiques singulières de la « diplomatie du bambou » du Vietnam], Commission Centrale de la Propagande, mars 2022, https://tuyengiao.vn/net-dac-sac-cua-ngoai-giao-cay-tre-viet-nam-142587

[91] 10/11 septembre 2023

[92] « Le Vietnam et le Japon élèvent leurs relations au rang de partenariat stratégique intégral », Vietnam+, novembre 2023, https://fr.vietnamplus.vn/le-vietnam-et-le-japon-elevent-leurs-relations-au-rang-de-partenariat-strategique-integral/215971.vnp

[93] 12 et 13 décembre 2023

[94] Plus d’une centaine d’articles recensés dans les principales publications vietnamiennes en langue vietnamienne et étrangère.

[95] « Dấu ấn lịch sử trong quan hệ giữa hai Đảng, hai nước Việt Nam và Trung Quốc » [Jalon historique dans les relations entre les deux partis et pays Vietnam et Chine], Quân đội Nhân dân [Le Journal de l’Armée Populaire], Décembre 2023, https://www.qdnd.vn/chinh-tri/cac-van-de/dau-an-lich-su-trong-quan-he-giua-hai-dang-hai-nuoc-viet-nam-va-trung-quoc-755503

[96] « “6 hơn” trong thúc đẩy quan hệ Việt Nam – Trung Quốc » [« Les 6 plus” pour raffermir les relations Vietnam – Chine »], Quân đội Nhân dân, 23 décembre 2023, https://media.qdnd.vn/long-form/6-hon-trong-thuc-day-quan-he-viet-nam-trung-quoc-58707

[97] « Việt Nam, Trung Quốc ký 36 văn bản hợp tác trong chuyến thăm của ông Tập Cận Bình », [Le Vietnam et la Chine ont signé 36 documents de coopération à l’occasion de la visite de Xi Jinping], Tuổi trẻ, 12 décembre 2023, https://tuoitre.vn/viet-nam-trung-quoc-ky-36-van-ban-hop-tac-trong-chuyen-tham-cua-ong-tap-can-binh-20231212215844086.htm

[98] Dr Đinh Thị Hiền Lương, « Sức mạnh mềm cử Trung Quốc trong cạnh tranh chiến lược với Mỹ ở khu vực Ấn độ dương – Thái bình dương : tác động và hàm ý đối với Việt Nam », [Le soft power chinois dans la compétition stratégique avec les États-Unis dans la région Indo-Pacifique : impact et implications pour le Vietnam], Nhà xuất bản Chính trị Quốc gia Sự thật, Décembre 2022, p.394

[99] Linh Pham, « How Vietnam builds up soft power », Hanoi Times, 26 novembre 2020 https://hanoitimes.vn/how-vietnam-builds-up-soft-power-314964.html

[100] Dr Đinh Thị Hiền Lương, « Sức mạnh mềm cử Trung Quốc trong cạnh tranh chiến lược với Mỹ ở khu vực Ấn độ dương – Thái bình dương : tác động và hàm ý đối với Việt Nam », [Le soft power chinois dans la compétition stratégique avec les États-Unis dans la région Indo-Pacifique : impact et implications pour le Vietnam], Nhà xuất bản Chính trị Quốc gia Sự thật, Décembre 2022, p.406

[101]  5,3 millions de personnes vivant et travaillant dans 130 pays et territoires

 

 

 

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